22/07/2015

Quand le logiciel open source révolutionne l’apprentissage de la météorologie

L’université de Purdue met en place un cursus pour les météorologistes faisant la part belle au développement de logiciels ouverts et de nouveaux formats de données. Harrell et Baldwin, les deux professeurs à l’initiative de cette nouvelle pratique sont à l’origine d’une petite révolution dans ce domaine.

D’une certaine manière l’ouverture a toujours été présente. La météorologie porte une culture du partage par sa nature même – après tout, à quoi sert une prévision si elle n’est pas partagée ? Bien que les données du National Weather Service soient publiquement disponibles, il faut d’abord les trouver et ensuite pouvoir les exploiter ! Alors qu’une grande partie des logiciels utilisés dans le secteur académique sont ouverts, il y a avait jusqu’il y a peu de temps une très faible interopérabilité. Différentes suites dédiées à la visualisation possédaient leurs propres formats de données, impliquant le traitement multiple de données brutes. Les étudiants et professeurs étaient donc limités aux options fournies par les logiciels.

Un nouveau pas est effectué dans la communauté. Grâce à l’utilisation de nombreux projets open source, les météorologistes « peuvent maintenant utiliser un seul outil pour lire et exploiter les données qu’ils souhaitent », explique le professeur Mike Baldwin, professeur associé à l’université de Purdue. Avec Stephen Harrell, il permet maintenant aux étudiants d’expérimenter plus facilement la manipulation des données météo.

À la place d’un outil monolithique spécifique d’un domaine, les étudiants apprennent à utiliser et développer des logiciels codés avec des librairies largement utilisées par la communauté. Le langage Python est ainsi devenu le langage dominant grâce à son organisation en petites librairies comme SciPy, NumPy, et matplotlib. Les étudiants peuvent alors utiliser ces outils pour trier et analyser les données exacement selon leurs besoins. De plus l’utilisation d’outils multidomaines et de nouveaux formats de données permet une collaboration plus aisée avec les autres disciplines académiques.

La nature des données a aussi changé. « Les ensembles de données sont trop volumineux pour être traités avec les anciens outils » explique le professeur Baldwin se référent aux anciennes méthodes consistant à pousser toutes les données générées dans le moteur d’analyse et de stockage. Des services web comme OPeNDAP permettent aux applications de récupérer juste la quantité de données nécessaire. La combinaison de données disponibles à la lecture et de logiciels ouverts flexibles pour les traiter permet aujourd’hui aux étudiants météorologistes de bénéficier de capacité d’analyse et d’interaction sans précédent.

De nombreux étudiants ont débuté ce programme sans expérience de développement logiciel. Le professeur Harrel compare cette expérience avec d’autres sciences : en chimie, les étudiants apprennent non seulement la chimie, mais aussi les procédures nécessaires au bon fonctionnement du laboratoire et de ses équipements ; « si vous voulez prévoir la météo aujourd’hui, vous devez utiliser les ordinateurs ». L’objectif de Baldwin est de changer le curriculum des météorologistes et de faire de cette expérience le standard des connaissances pour les prévisions météo.

Source : opensource.com

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