03/03/2014

Le contrat « Open Bar » entre Microsoft et la Défense en question

La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam a récemment adressé au gouvernement une question écrite mettant en cause l'intérêt de prolonger le contrat « Open Bar » entre Microsoft et le ministère de la Défense, alors que l'OTAN recommandait dès 2008 l'utilisation de standards ouverts.

Plusieurs médias évoquent la polémique autour de ce renouvellement, notamment PCInpact, le Mag IT et l'Informaticien.

Ce contrat-cadre entre le ministère de la Défense et Microsoft, signé en 2009 et renouvelé pour la période 2013-2017 (selon les informations de l'April, qui a effectué une demande de consultation de documents auprès de la Commission des documents administratifs), est critiqué depuis sa signature par divers acteurs pour la dépendance qu'il implique auprès d'un acteur propriétaire. Cet accord, signé par la Dirisi (Direction interarmée des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information), porte sur le « maintien en condition opérationnelle des systèmes informatiques » et donne accès à une pléthore de logiciels, mais sans transfert de propriété vers le ministère.

Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des français à l’étranger, indique dans sa question son étonnement quant aux modalités de renouvellement du contrat, l'offre de Microsoft n'ayant en effet été mise en concurrence avec aucune autre, notamment dans le cadre d'un appel d'offres. La sénatrice évoque par ailleurs les dangers d'un tel contrat avec un grand acteur américain propriétaire pour ce qui est de la sécurité nationale. En 2008 déjà, un rapport précisait que « l’ensemble des produits américains [devaient] obtenir l’aval de la NSA pour être exportés » et que l'agence introduisait « des portes dérobées […] dans les produits logiciels ». En 2008 également, l'OTAN conseillait « d’utiliser des standards ouverts quand cela [était] possible lors des tentatives de standardisation d’un service ».

La sénatrice souhaiterait ainsi que le ministère de la Défense explique ses choix, par exemple en publiant la note de la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) pour le comité des achats du ministère.

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