14/06/2016

La Cnaf passe en open source

La Caisse nationale des allocations familiales a quitté le monde du mainframe et a basculé l’ensemble de son système d’information vers un environnement Open Source. Résultats : des économies substantielles et de meilleures performances.

l y a quelques semaines, avec un peu d’avance sur le calendrier prévisionnel, l’infrastructure de la Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales) s’est dotée de serveurs Linux et de bases de données PostgreSQL pour gérer près de 55 millions d’instructions par seconde.. Présenté comme « la plus grande migration mainframe réalisée au monde », le projet évalué à 10 000 jours-hommes était doté d’un budget de 22 millions d’euros.

Une nécessaire refondation du SI

En 2012, un rapport de la Cour des comptes qualifiait la gouvernance de la Cnaf « d’inefficiente » et sa stratégie « incertaine » en raison d’une dispersion des structures et des moyens retardant la modernisation du système d’information. L’ensemble était pour le moins hétérogène avec trois mainframes IBM z/OS et un mainframe Bull GCOS8.

La Cnaf a donc rationalisé sa production avec une seule infrastructure fondée sur des serveurs x86 Bullion embarquant 160 cœurs hébergés sur deux sites : Sophia Antipolis et Valenciennes. La migration a représenté le portage de 13,5 millions de lignes de codes pour garantir le maintien des fonctionnalités existantes pour les allocataires. L’intégrité des données était un sujet critique du chantier, concernant plusieurs millions de citoyens bénéficiaires d’un ensemble d’aides gérées par la Cnaf comme l’aide au logement, la prime d’activité et la prime pour l’emploi.

Des bénéfices immédiats

Les premiers éléments communiqués font état d’un gain de près de 30 % sur les performances d’exécution des tâches en batch. Cette architecture est par ailleurs plus aisée à mettre à l’échelle, l’ajout de serveurs permettra plus simplement d’absorber la croissance des activités de la Cnaf, de plus de 15 % par an. Enfin l’opération à permis de réaliser une économie estimée à 20 millions d’euros et de diviser la facture énergétique par trois. L’expérience intéresse déjà d’autres administrations comme Pôle emploi et l’Agirc-Arrco pour leurs propres besoins.

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