26/07/2016

Software Heritage : une bibliothèque d’Alexandrie du logiciel libre

L’Inria lance la création d’une bibliothèque logiciel open source pour rassembler les scientifiques, les industriels et les sponsors du libre.

Après 18 mois de travaux, l’Inria annonce les prémices d’un projet d’envergure : Software Heritage, présenté à la fin du mois dernier. Son objectif ? Collecter, organiser, préserver et partager les codes sources de tous les logiciels disponibles publiquement. Antoine Petit, président de l’institut national de recherche en numérique le présente comme « un Wikipedia du logiciel open source ». Le projet a été amorcé très discrètement avant d’être rendu public.

Une culture au-delà du code source

Software Heritage ne manque pas d’ambition, se projetant dans la dimension d’une bibliothèque d’Alexandrie du logiciel open source. Roberto Di Cosmo, responsable du projet ajoute : « Le logiciel n’est plus juste un outil. C’est une connaissance précieuse sur laquelle on construit notre héritage culturel. Ce qui compte c’est le code source traduit ensuite en instructions compréhensibles par la machine. Ce code est conçu pour être compris, travaillé et partagé par l’homme. »

Les plateformes de partage de codes ne manquent pourtant pas sur le Web, mais le responsable y voit un inconvénient récurrent : « elles changent au gré de la mode et ont souvent la vie éphémère ». Roberto Di Cosmo s’appuie sur l’expérience de Google, ayant fermé sa propre plateforme. La fragilité du monde numérique amène à perdre des logiciels comme l’on perd des données. L’équipe de l’Inria veut donc créer un dépôt qui serait calqué sur le fonctionnement des archives préservant plus que le code, mais les auteurs, les dates et les objectifs des développements. Cette bibliothèque pourrait alors se transformer en un véritable outil d’apprentissage pour les développeurs.

Une volumétrie gigantesque

La dimension du projet est pour le moins colossale : le site Web du projet https://www.softwareheritage.org/ recense pas moins de 22,8 millions de projets logiciels et 2,7 milliards de fichiers de codes pour un espace de 200 téraoctets. Roverto Di Cosmo estime que cette première vague ne représente que 20 % des codes sources disponibles dans le monde de l’open source. Il ajoute par ailleurs que des outils de recherche, d’importation et de partage seront ajoutés dans six mois sur la plateforme.

À la recherche de sponsors

Afin de faire vivre le projet, le président de l’Inria lance un appel aux chercheurs, industriels et sponsors. L’Inria s’engage à financer le projet à hauteur de 500 000 euros sur les trois années à venir, mais c’est une fondation dédiée qui devra prendre le relais ensuite. Le premier éditeur à avoir répondu à l’appel en offrant gratuitement une sauvegarde de secours au projet avec son cloud Azure. N’oublions pas, Microsoft aime le logiciel libre...

Source : www.inria.fr

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