13/06/2016

Ouverture de l’État aux communautés du logiciel libre : une priorité pour 2016

Dans le cadre de la modernisation de son infrastructure informatique et le développement de nouveaux services, l'État français entend s’appuyer sur les communautés du logiciel libre. Cette stratégie ne se limite pas aux outils, mais englobe les méthodes du libre : le partage du code, la confiance envers les développeurs, l’accueil de la contribution.

Ne pas se limiter aux outils

La perception du rôle des communautés open source semble bel et bien avoir changé au sein des administrations considérant aujourd’hui « essentielle » leur participation pour la qualité des codes, la mutualisation des ressources et de l’expertise et la dynamisation des projets.

Henri Verdier, directeur de la DINSIC (direction interministérielle du numérique et des systèmes d'information et de communication) réaffirme son engagement vers le logiciel libre : « L'État doit s'organiser pour s’approprier l’innovation plus rapidement, pour expérimenter en permanence et pour anticiper les usages qui peuvent être faits des dernières avancées technologiques ». Il complète cette déclaration par un appel aux communautés : « Pour réussir à décupler notre capacité d'action, il nous faut nous allier aux communautés de développeurs et mieux travailler avec les milliers d’agents publics qui y contribuent ». Emmanuel Raviart, directeur technique de la mission Etalab, en charge de la politique d'ouverture des données publiques, de l’open data et de l’open source insiste sur« La volonté d'ouverture[qui] constitue l'une des priorités de cette année 2016 ».

Un forum, partage de code et nuage

Un forum public a été mis en place en février dernier par Etalab, il vise notamment à débattre avec les acteurs du libres, issus ou non de l’administration, particulièrement sur les stratégies d’achat de l’État. La DINSIC offre la plupart de ses développements en open source comme l'API de géolocalisation des taxis disponibles, développée par la startup d’État. OpenFisca a aussi été l’objet d’un hackathon au mois d’avril dernier pour lui donner un nouvel élan avec des contributions venues de tous les secteurs de la société. La plateforme data.gouv.fr dont le socle est open source a été retenue par le Duché de Luxembourg pour construire sa propre plateforme. Deux autres pays étudient la plateforme française actuellement, créant par la même une véritable communauté de développeurs autour de cette solution.

Pour accueillir les applications les plus sensibles de l’état, l'administration s'engage aussi dans le développement de sa propre infrastructure cloud qui sera gérée notamment avec des outils open source. OpenStack,MongoDB et Docker sont actuellement à l’étude pour la construction d’une telle plateforme.

Une recherche de cohérence

Toutes ses initiatives se veulent complémentaires : la publication du troisième socle interministériel des logiciels libres s’intéressait autant aux plateformes mobiles qu’à l’ouverture des formats de données. La culture du libre semble d’ailleurs s’étendre au-delà de la question logicielle : « le modèle de conception du libre est extensible aux contenus pédagogiques que les enseignants pourraient être amenés à coconstruire », estime Mathieu Jeandron, directeur du numérique pour l'Éducation. Là encore, les communautés devraient avoir leur mot à dire.

Source : www.modernisation.gouv.fr

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