Tous amis, tous réunis ! L’heure n’est plus aux oppositions stériles entre logiciel open source et logiciel propriétaire ! - Un discours très en vogue, mais qu’en est-il vraiment ? Les antagonismes sont derrière nous ? Les combats d’arrière-garde ?
Une chose est très vraie : sur le terrain, dans les systèmes d’information, le logiciel open source et le logiciel propriétaire cohabitent sans difficulté, depuis longtemps. L’open source met en avant depuis longtemps l’interopérabilité et le respect des standards, ce qui lui permet de s’intégrer à tous les environnements.
Cette forme de réunion du logiciel libre et propriétaires peut se prolonger dans les programmes eux-mêmes, où les informaticiens procèdent désormais par assemblage de modules existants, afin de ne pas réinventer la roue. Dans cette approche nouvelle du développement, les composants open source sont devenus la matière première de l’informatique moderne, et même le développement des logiciels propriétaires s’appuie bien souvent sur des composants open source, à condition bien sûr que les conditions de licence le permettent.
De ce côté là, la cohabitation n’est pas une révélation : personne n’a jamais imaginé qu’un serveur devrait être soit tout propriétaire, soit tout open source.
Ce qui est vrai également, c’est qu’un éditeur de logiciel open source partage quelques préoccupations avec un éditeur de logiciel propriétaire. L’un et l’autre ont investi dans le développement d’un produit, l’un et l’autre espèrent un certain retour sur investissement. L’un comme l’autre, ils cherchent des clients, et doivent apporter à leurs clients une valeur pour leur argent. Ils ont choisi des modèles économiques un peu différents, ont des valeurs parfois différentes, mais qu’il s’agisse de recrutement ou de levées de fonds, ils font face souvent aux mêmes défis.
Ce qui est vrai enfin, c’est que beaucoup d’entre nous utilisent au quotidien un ensemble de logiciels libres et propriétaires. Avec quelques regrets parfois, mais il est clair que tout n’est pas encore open source.
Tout cela n’est pas nouveau. Non, ce qui est plus récent, et plus douteux, c’est un discours qui annonce la fin des combats, un rapprochement des philosophies, une ère de paix, en forme de dissolution.
Voyons pourquoi il n’en est rien.
Consultez la suite de cette tribune libre de Patrice Bertrand sur le Cercle des Echos