18/10/2013

Ministère de l'intérieur et gendarmerie nationale : l'open source fait économiser le coût des licences et la gouvernance IT

Alors que la gendarmerie nationale a annoncé il y a quelques jours avoir réalisé d'importantes économies en passant aux systèmes d'exploitation open source, le ministère de l'Intérieur, dont elle dépend, publie sa politique en matière de logiciels libres et révèle certaines des économies ainsi réalisées.

Dans sa réponse à la question écrite de la députée d'Europe Écologie Les Verts Isabelle Attard concernant l'usage des logiciels libres dans l'administration, le ministère de l'intérieur indique avoir mis en place une « stratégie de recours volontaire au logiciel libre ». Il déclare « contribue[r] au développement et à l'intégration du logiciel libre dans les systèmes d'information de l'État par sa participation active aux différentes instances de promotion du libre et [être] porteur d'offres de service interministérielles basées sur du logiciel libre (FIMAD [fédération d'annuaires], OCS/GLPI [gestion du parc informatique], Ubuntu [Système d'exploitation des postes de travail]...) ».

Le ministère met particulièrement l'accent sur les économies réalisées grâce à l'adoption de logiciels libres. Il cite l'exemple de « l'environnement du poste de travail et des infrastructures (système d'exploitation des serveurs, supervision, suite bureautique, messagerie...) ainsi que [des] systèmes de gestion de bases de données (adoption de PostgreSQL) ». Plus précisément, le ministère a migré en 2008 de la solution de messagerie propriétaire Outlook/Exchange de Microsoft vers la messagerie libre Thunderbird/OBM pour ses 200 000 adresses. Il a également choisi OCS/GLPI pour le besoin d'inventaire et de gestion du parc (200 000 postes). Pour certains segments comme « les outils de production et de gestion de sites Internet/Intranet, les plates-formes d'e-learning ou la gestion électronique de documents et de courriers », le logiciel libre est utilisé depuis un certain temps. À noter, enfin, que le ministère de l'intérieur est chargé de la gouvernance du marché interministériel de support « Logiciels Libres », dont il est, en outre, le plus gros contributeur.

Comme les ministères ayant répondu avant lui (notamment le ministère des Affaires sociales et de la Santé), le ministère de l'intérieur indique qu'il est difficile de déterminer le montant des dépenses en logiciels libres, notamment parce que ceux-ci sont « intégrés dans des équipements électroniques très variés » et que les achats « s'inscri[ven]t le plus souvent dans un contrat plus large de prestations de services informatiques ». Si les dépenses en logiciels du ministère de l'intérieur ont augmenté de 2008 à 2011, passant de 47 098 998 euros à 75 874 659 euros, celui-ci a toutefois calculé que la migration vers Thunderbird en 2008 avait été « 5 fois moins onéreuse sur la durée qu'une solution propriétaire » et que « le déploiement de l'outil de gestion du parc (OCS/GLPI) » était pour sa part « 10 fois moins onéreux que l'outil propriétaire précédent ».

Gendarmerie nationale : coût du cycle de vie des systèmes d'exploitation réduit de 40%
Dans sa réponse écrite, le ministère de l'intérieur évoque la « politique volontariste » menée par la gendarmerie nationale depuis plusieurs années, qui « permet aujourd'hui à 90 % de son parc informatique d'être libre d'adhérences applicatives au système d'exploitation Windows ».

La gendarmerie nationale a justement récemment communiqué sur le fait qu'utiliser des ordinateurs de bureau sous système d'exploitation open source lui a permis d'abaisser le coût du cycle de vie de ce poste de dépenses de 40%. En cause, non seulement l'économie du coût des licences propriétaires mais également la réduction des frais liés à la gestion. Un ordinateur de bureau sous OS open source industrialisé « constitue un puissant levier pour la gouvernance informatique », affirme en effet Stéphane Dumond. Et de citer « la diminution du nombre d'interventions techniques locales » dues à l'utilisation d'Ubuntu. Cela permet en outre à la gendarmerie de rester indépendante des fournisseurs de solutions commerciales.

La gendarmerie nationale possède à présent 37 000 ordinateurs de bureau fonctionnant sous Ubuntu Linux et prévoit d'avoir achevé la migration de l'ensemble de son parc, soit 72 000 postes de travail au total, d'ici l'été 2014, ce qui ferait d'elle la plus importante administration publique d'Europe, voire du monde, utilisant des postes de travail open source.

L'ensemble des salariés de la gendarmerie nationale utilise déjà de nombreuses solutions open source telles que la suite bureautique OpenOffice ou encore le navigateur web Mozilla Firefox.

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