02/03/2016

Le fondateur de Drupal déclare « Nous ne pouvons faire confiance à Google »

Dries Buytaert, fondateur du gestionnaire de contenus Drupal lance un appel pour la création d’une agence de régulation de l’Internet contrôlant les algorithmes afin de protéger la vie privée et de construire un Web plus transparent.

« Nous avons besoin de savoir comment nos données sont utilisées et comment fonctionne les algorithmes » a déclaré hier Dries Buytaert, devant un une foule réunie au The Berkman Center for Internet & Society à l’université de Harvard, qui se concentre sur l’étude du cyber espace. « Nécessitons-nous une FDA pour les algorithmes et les données ? Il serait bénéfique que quelqu’un puisse auditer les algorithmes et vérifier si ils ne sont pas biaisés ».

Le scepticisme du public

À cette charge Buytaert a ajouté qu’il ne ciblait pas uniquement Google, mais aussi d’autres grandes sociétés du secteur technologique. Malgré cette interrogation légitime, la missive a été reçue avec un certain scepticisme : peu de gens sont à l’aise avec l’idée de donner accès à un organisme gouvernemental aux algorithmes de Google ou d’autres poids lourds des nouvelles technologies. Un premier participant a comparé ce contrôle à une tactique communiste, preuve s’il en était encore besoin que le maccarthysme a toujours quelques représentants aux États-Unis. Un autre à préférer lui substituer une approcher plus centrée sur le client, où les sociétés comme Google dévoileraient volontairement leurs algorithmes et pratiques opérationnelles. Enfin, un dernier suggérait que les Nations Unies pour s’emparer du sujet pour garantir une approche plus transparente du Web. Il y a des jours où l’on peut légitimement penser que, de ce côté de l’atlantique, nous avons un plus d’avance sur ses sujets.

Mais Buytaert, qui officie comme cofondateur et CTO pour Acquia s’est tenu à ses convictions. Il a insisté sur le fait que les grandes plateformes qui découvrent des biais devraient le divulguer d’une manière ou d’une autre vers une agence de régulation ou tout autre organisme compétent. Il s’est défendu d’être obsédé par la régulation ou un même expert en droit, mais a soutenu que le problème existe bel et bien. Restant peu convaincu par une solution reposant sur un organisme d’état, Buytaert reste persuadé que le public doit être informé des biais des pratiques algorithmiques des sociétés comme Google. À ce jour, Google n’a pas réagi à cette prise de position.

Le renversement du Web

Lors de son allocution, Buytaert a aussi voulu mettre l’accent sur cette période de transformation du Web que nous vivons « qui marche sur la tête ». L’information est limitée pour les utilisateurs en regard de leur propre expérience de navigation. Rappelant que l’adage « le bon contenu au bon moment » est la tendance après laquelle tout le monde semble courir, il commente la limitation de cette expérience d’un Web de plus en plus fermé ou l’utilisateur ne peut voir que ce que l’algorithme lui permet de voir. Buytaert analyse cette tendance de fermeture à la hausse concluant par une phrase inquiétante : « les données sont la nouvelle monnaie de la technologie ».

Source : www.cmswire.com

Actualités