27/10/2016

La place très floue du logiciel libre dans l’administration

Alors que l’expression «évaluation des politiques publiques» n’a jamais été aussi vogue, le ministre de l’Économie et des Finances peine à mesurer les impacts de la circulaire Ayrault sur le logiciel libre.

À la fin de l’année 2015, la députée Isabelle Attard avait interpellé le ministre sur les suites données à la circulaire Ayrault. Pour rappel, cette circulaire de 2012 avait réjoui les partisans du logiciel libre dont elle recommandait l’utilisation. La réponse du ministre a été publiée hier au journal officiel dans une séquence médiatique particulièrement agitée depuis la diffusion du dernier opus de l’émission Cash Investigation.

Bercy ne peut pas distinguer libre et propriétaire

On a en effet connu le ministère des finances plus enclin à l’analyse des dépenses puisqu’« En l’état actuel des outils et des processus de comptabilité informatique, il n’est pas possible d’isoler les dépenses liées aux logiciels libres », déclare le ministre. En guise d’argument, il est rappelé que la circulaire n’est pas une incitation, mais pousse l’administration « à systématiquement considérer le logiciel libre à égalité avec les autres solutions. »

30 millions d’euros pour le support en 6 ans

On apprendra dans cette réponse qu’« À la direction générale des finances publiques (DGFiP), l’usage des logiciels libres remonte à 2000. Le système Linux est présent sur la plupart des serveurs. La messagerie est entièrement composée de logiciels libres et les postes des agents sont équipés de suite bureautique et navigateur libres ».

Ne pouvant donner une estimation précise de la part du logiciel libre dans les solutions utilisées, Bercy fournit des éléments de budget dédié au support. Ces dépenses concernent la correction des anomalies, l’étude et le déploiement des solutions. « De fin 2008 à fin 2014, ce sont 30 millions d’euros qui ont été versés » par le ministère dans le domaine du support au logiciel libre. Le montant semble relativement faible en regard des résultats d’une précédente évaluation des dépenses globales en matière logicielle. Cette dernière faisait état d’une dépense annuelle moyenne de près 90 millions d’euros.

Source : NextInpact.

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