25/10/2013

Inria diffuse 50% des logiciels issus de ses recherches sous licence open source

Le responsable du patrimoine logiciels de l'Institut de recherche en informatique et automatique Patrick Moreau révèle que « 50% des logiciels issus d’Inria sont diffusés en Open Source ».

Patrick Moreau explique à Silicon.fr qu'il est responsable de la stratégie Open Source d’Inria. Il est en effet chargé de la diffusion et de la promotion des logiciels issus de la recherche publique, et donc, notamment, du « transfert [… ] vers les entreprises (choix de licences, incubation de communautés, promotion, création de tutoriels…) ». Une centaine de personnes par an travaillent à ce transfert : chercheurs qui développent le logiciel et répondent aux questions des utilisateurs, Technology Transfer Officers (TTO) qui choisissent les licences, ingénieurs experts qui aident à la création de l’architecture.

Inria est actif depuis des années dans le secteur de l'open source : il travaille aux côtés de partenaires académiques et industriels (GTLL du pôle Systematic, Syntec…), contribue à l’élaboration de la famille de licences CeCILL et met à disposition un guide pour analyser les licences libres, entre autres.
 
En outre, Patrick Moreau précise qu'environ la moitié des logiciels issus de la recherche d’Inria sont diffusés sous des licences open source. Cette diffusion donne lieu à la formation de communautés d’utilisateurs et de contributeurs ou à la création de start-ups telles que Bonitasoft, Scilab Enterprises, SysFera et ActiveEon. Parfois, des campagnes annuelles sont réalisées afin d'« industrialiser le logiciel issu de la recherche » et cela mène à la création de consortiums portés par l'institut, par exemple Scilab.

Inria explique par ailleurs que ce n'est pas toujours l'institut qui prend en charge le transfert vers les entreprises : « Souvent, il va y avoir un fork, puis un transfert ou l’édition de logiciels se fera ailleurs que chez Inria. Il y aura donc un logiciel édité par l’équipe de recherche, un autre par l’entreprise », indique Patrick Moreau.

Transfert des logiciels : les entreprises doivent être compétentes sur le plan technologique
Le responsable de la stratégie Open Source d’Inria soulève également le problème de l'évolution des logiciels issus de la recherche, qui ont besoin d'un éditeur « affût[é] en termes d’innovation et d’usages » mais également sur le plan technologique. Un problème résolu lorsqu'est créée une start-up qui intègre des personnes connaissant la technologie.

Enfin, Patrick Moreau conclut qu'il ne faut pas avoir peur de l'open source car « Ce qui est important pour un industriel est de savoir si le logiciel, en plus de ses performances techniques et fonctionnelles, est maintenu et le restera, et si les ressources seront toujours disponibles. À cet effet, Inria met en place l’Open Source Readiness Level (OSRL) sur le cycle de vie de l’Open Source de recherche ».

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