17/07/2015

Google contre Apple avec ses beacons open source

Il n’y avait jusqu’à présent que peu de concurrence envers la solution iBeacons d’Apple. Google a décidé de rentrer sur le marché avec Eddystone en proposant un beacon BLE (Bluetooth Low-Energy) open source.

Qu’est-ce qu’un beacon ?

Par analogie avec les balises aéronautique, un beacon est une balise de géolocalisation physique animée en connexion Bluetooth. Elle installe dans un lieu, typiquement un musée, un magasin ou un parking pour transmettre des données en sens unique. L’usager reçoit alors des informations directement sur son appareil mobile équipé en Bluetooth LE. Une telle balise est capable de détecter un appareil ayant téléchargé l’application associée au lieu visité pour faire bénéficier à l’utilisateur de nouveaux services. Une utilisation prisée d’un beacon est la possibilité d’offrir des réductions personnalisées aux passants devant une vitrine commerçante.

Eddystone et non Google Beacon !

La firme de Mountain View s’est gardée de nommer son nouveau produit Google Beacon pour accompagner la dimension open source du projet. En fait, le nom Eddystone fait référence au Eddystone Lighthouse, un phare britannique installé sur l’île Eddystone Rocks.

Le chef produit Eddystone, Matthew Kulick, et l’Ingénieur en chef, Chandu Thota, ont décrit le projet à la revue Ars Technica en ces termes :  Eddystone est un standard « robuste » . « Nous avons travaillé avec de nombreux partenaires de l’écosystème afin de réaliser quels sont les usages, et nous avons ainsi réalisé que les solutions existantes ne remplissent que partiellement les véritables besoins. Nous voulions créer un écosystème que les entreprises, les développeurs et les industriels pourraient suivre », précise Chandu Thota. « En les écoutant, nous avons réalisé qu’il y avait un réel désir pour une base commune, un standard, dont ils pourraient discuter librement, qu’ils pourraient améliorer et développer au mieux », ajoute Matthew Kulick.

Google livre une API et  un écosystème complet

Google estime que les professionnels vont adopter la technologie Eddystone plutôt que celle d’Apple grâce à la stratégie open source d’une part mais aussi à la vieillesse des standards proposés par iBeacons d’Apple. Les standards d’accès propriétaires proposés par Apple sont comme souvent pour la firme à la pomme un point non négociable. Google estime ainsi qu’Apple se coupe de près de 80% du marché mondial avec une telle attitude.

L’API Google Nearby

Pour endiguer les problèmes de formats propriétaires, Google propose l’API Google Nearby. Elle permet la gestion de la proximité et des interactions entre les balises et les usagers. Elle permettra aussi à différents usages de partager leurs données entre eux. Cette dernière fonctionnalité ouvre des possibilités nouvelles et devrait donner lieu à des projets innovants en terme de fonctionnalités. La plateforme Eddystone et l’API Nearby sont également disponibles depuis GitHub, sous la licence Apache V2.0.

Le projet The Physical Web

Parallèlement à la plateforme Eddystone, Google lance le projet « The Physical Web », qui vise à simplifier le téléchargement des applications pour chaque usage d’une balise. Pour l’usager, il suffirait d’un tapotage sur son appareil mobile pour que l’application liée soit automatiquement exécutée, basée sur le transfert d’une URL de la balise vers l’appareil.

Des identifiants éphémères

Un autre aspect de la gestion des balises Beacon est la capacité à envoyer des notifications push sur mesure pour l’utilisateur. Pour sécuriser un tel usage Google compte proposer des identifiants éphémères et la gestion des données télémétriques pour les sociétés équipées de flottes de balises. Cette dernière fonctionnalité permettrait de connaître les besoins en rechargement et en maintenance de l’infrastructure en temps réel.

Le paradoxe d’une plateforme open source pour des formats propriétaires

La plateforme de beacon Eddystone est open source, certes, mais les services proposés pourront en revanche être fondés sur des technologies propriétaires. Google Play Services, l’API Google Nearby et le service de proximité «  Proximity Beacon Cloud service » sont tous en format propriétaire par exemple. Comme souvent avec la firme de Mountain View, il faudra certainement passer par les services maison pour avoir la meilleure expérience utilisateur, renforçant ainsi l’écosystème Google dans son ensemble. Cependant, la porte reste ouverte pour les développeurs souhaitant utiliser leur propre API, ou des solutions tiers dans le nuage…

 

Source : arstechnica.com

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